Sport école est-ce bien compatible?

L’été a été riche en évènements sportifs. Il a été rythmé par l’euro de foot,  les JO de Rio, et  la semaine européenne  du sport. C’est ainsi que beaucoup d’enfants se sont découvert une âme de grand sportif. Dorénavant ils voudraient devenir les Teddy Riner de demain. Alors, en cette rentrée scolaire quelle place accorder aux activités sportives dans l’agenda surchargé de sa progéniture ?

Des bienfaits pour la santé

Comme on nous le baratine dans les médias et les cabinets médicaux : le sport est bon pour la santé ! Il permet, entre autres, de  réduire les risques cardio-vasculaires,  lutter contre l’obésité et  même certains cancers.

Le sport aide aussi à soulager les migraines. En effet, 3 séances de sport d’endurance par semaine, pendant 30 minutes chez l’adulte, permet de limiter la fréquence des migraines… Et améliore ainsi les performances à des tests cognitifs.

Le sport permettrait donc de faire baisser certains risques sanitaires. Il permettrait d’améliorer le quotidien de personnes ayant des pathologies. Mais les découvertes actuelles vont bien au-delà et, notamment, en ce qui concerne le cerveau et les apprentissages en particulier.

Les bienfaits sur les apprentissages

Les chercheurs ont longtemps soupçonné  un impact positif du sport sur les capacités cognitives et intellectuelles. Aujourd’hui  de nombreuses études scientifiques tendent à la démontrer.

Ainsi,  des enfants qui bénéficient d’un entrainement sportif quotidien (séance de 70 minutes modérée)   pendant l’année scolaire ont une amélioration de leurs capacités cognitives. Les chercheurs ont étudié l’activité électrique dans le cerveau et procédé à des mesures comportementales du contrôle exécutif comme l’exactitude ou le temps de réaction à des tâches cognitives. Les résultats indiquent que la pratique régulière du sport améliore principalement  la flexibilité cognitive et le contrôle exécutif des enfants.

Que se passe-t-il au niveau cellulaire ?

La neurogénèse (création de nouveaux neurones)

Globalement, l’activité physique favorise la neurogénèse dans l’hippocampe et au niveau du cortex. Des études chez les souris ont démontré que lorsqu’elles font un effort intense, l’énergie nécessaire à cet effort est puisé dans les lipides. Cette action libère une substance appelée cétone. Les cétones peuvent servir de carburant pour les neurones en l’absence de sucre. Mais elles favorisent aussi la croissance neuronale (grâce à leur action épigénétique, c’est-à-dire qu’elles influencent le gêne responsable de la croissance neuronale) . Ces nouveaux neurones pourront alors être utilisés pour de nouveaux apprentissages.

L’activité physique augmente donc  le nombre de neurones. Malheureusement, s’ils ne sont pas utilisés ils meurent. Il est donc nécessaire de faire des exercices intellectuels régulièrement afin de bénéficier des bienfaits du sport. Il s’agit en fait d’un cercle vertueux. Les enfants et les adultes ont besoin de faire du sport pour développer les capacités cognitives. Mais, ils ont besoin d’activités intellectuelles intenses pour bénéficier des effets du sport sur leur cerveau.

L’optimisation des neurones

L’activité physique permet la production de nouvelles cellules sanguines. Elle favorise aussi une irrigation plus efficace. Tout ceci entraîne l’augmentation de la durée de vie des neurones. Et grâce à l’augmentation de la concentration de l’hormone de croissance et de neurotransmetteur (dopamine, sérotonine, epinephrine, norepinéphrine et mélatonine), les neurones fonctionnent de manière optimale.

Tous ces effets bénéfiques au niveau cellulaire et biochimique vont avoir une influence directe sur la mémorisation. En effet, lorsque les enfants et les adultes apprennent de nouvelles informations, celles-ci doivent être stoquées en mémoire à long terme. Elles pourront alors être mémorisées durablement et efficacement pour être réutilisées lors d’ un contrôle, par exemple. Or, le bon fonctionnement de la mémoire à long terme dépend des fameuses substances déjà évoquées plus haut : facteurs de croissance, neurotransmetteurs telles que la noradrénaline, dopamine. Si ces substances ne sont pas libérées après un apprentissage la mémoire à long terme ne sera pas efficiente et les informations à retenir s’évaporeront. Et qu’est-ce qui favorise la libération de ces fameuses substances?  Le sport!

Les recherches menées jusqu’alors concluent donc que l’activité physique améliore l’apprentissage, favorise la plasticité cérébrale. D’autre part, il existe des effets positifs au niveau moléculaire, cellulaire, comportemental et sur la cognition. Les recherches insistent sur la régularité de l’activité physique. En effet, il est souhaitable de privilégier une activité physique modérée et régulière plutôt que intense et ponctuelle. De nombreuses choses restent à découvrir, je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’avancée des recherches !

Conclusion

D’après les neuroscientifiques, les politiques éducatives contemporaines devraient intégrer davantage la pratique sportive régulière dans les programmes scolaires. Pour eux, il faut promouvoir l’activité physique toute la vie afin d’inverser les tendances à l’obésité, les maladies récentes et le déclin neuronal.

D’après moi, le sport est un élément de la réussite scolaire. Bien au-delà de se que démontrent les études, n’oublions pas que le sport permet de prendre confiance en soi et de développer son mental. Ce sont aussi des clés pour la réussite scolaire. Or, je trouve que dans le système éducatif la confiance en soi, le goût de l’effort, le dépassement de soi, la motivation ne sont pas assez valorisés. Oui vos enfants sont capables de se dépasser et quelques soient leurs problématiques (handicap, trouble des apprentissage, trouble psy…). S’ils ont les outils pour progresser mentalement, ils atteindront leurs objectifs plus aisément. La Neurobox peut vous guider pour le choix d’un coach sportif et s’occupe du coaching scolaire.

Sources :

  1. Overath, Darabaneanu, Evers et al; Does en aerobic endurance programme have an influence on information processing in migraineurs; The journal of headache and pain 2014;
  2.  Dongen, Fersten, Wagner, Morris, Fernandez; Physical Exercise Performed Four Hours after Learning Improves Memory Retention and Increases Hippocampal Pattern Similarity during Retrieval; Current Biology Volume 26 issue 13 p1722-1727, 11 july 2016
  3. Hillman, Pontifex, Castelli et al « Effects of the FITKids Randomized Controlled Trial on Executive Control and Brain Function » Pediatrics Volume 134 number 4, octobre 2014;
  4. Hillman et al., Be smart, exercise your heart: exercise effects on brain and cognition, in Nature Reviews Neuroscience, vol. 9, pp. 58-65, 2008.
  5. « Exercise promotes the expression of brain derived neurotrophic factor (BDNF) through the action of the ketone body β-hydroxybutyrate ». L’équipe de Sama F. Sleiman
  6. Blog-lecerveau.org